Je suis étonné de voir le nombre trop important de mes compatriotes jouer au plus malin sur la question de l’éducation sexuelle complète. Ils font croire que c’est une lutte contre la laïcité ou contre l’ordre républicain ou un combat entre l’imam Dicko et je ne sais qui d’autre. Le plus étonnant est que c’est souvent des gens bien instruits et ayant la chance d’avoir voyagé.
Vous vous trompez de combat à mon humble avis. Il ne s’agit pas là de combattre la laïcité ou de torpiller la République mais de dire non à une méthode qui n’a marché pour aucun pays. Cette méthode consiste à imposer sa vision à tous les peuples tout en faisant fi de leur histoire, leurs valeurs et aspirations ou de leurs besoins réels. Cette méthode est d’autant plus dangereuse qu’elle est presque toujours accompagnée d’un agenda caché.
Cet universalisme a échoué partout où il est passé. Il a échoué à exporter la démocratie, la paix, la prospérité ou le développement économique. Au lieu de cela il a souvent laissé chaos et désolations. Cela devrait nous inviter à plus de vigilance et nous inciter à travailler dur pour une voie qui devrait nous être propre. Elle ne doit être ni russe, ni américaine ou française. Parce que nous ne sommes pas russes, américains ou français mais africains.
Quel partenaire bienveillant ose-t-il mettre un sujet aussi sensible sur la table dans un pays qui brûle ? Quel État raisonnable s’ose-t-il à une telle réforme de société quand son existence même est menacée ?
Que faites-vous pour l’éducation tout court ? Et toutes ces écoles fermées à travers le pays ? Que faisons-nous pour lutter contre la famine dont souffrent des centaines de milliers de maliens ? Et les massacres dans le centre et le nord ?
Chers intellectuels maliens trop en avance sur nous autres nous vous rejoindrons dans vos combats avant-gardistes quand nous aurons suffisamment à manger, une éducation digne de ce nom, un État souverain et juste, un système de santé pour que nous ne crevions plus comme des mouches dans nos hôpitaux. Je peux continuer mais je crois que vous m’avez bien compris.
PS : kèlèko tè faso ko do.