Il y a cinquante ans jour pour jour tombait celui qui fit le visage de l’indépendance de notre bien aimé Mali. Sans idolâtrer le régime de Modibo Keïta je ne peux m’empêcher de penser que sa chute fut un réel gâchis pour le Mali et pour le combat panafricain.
En effet que l’on y adhère ou pas on est obligé d’admettre que cet homme avait une vision claire du monde et de la place que l’Afrique doit y occuper. Il a passé une bonne partie de sa vie à oeuvrer pour une Afrique unie. Cela s’est traduit par le projet avorté de la Fédération du Mali qui regroupait le Soudan français (l’actuel Mali), le Sénégal, la Haute-Volta (l’actuel Burkina Faso) et le Dahomey (l’actuel Bénin) mais aussi son leadership dans le mouvement des non-alignés, mouvement qui a essayé de tracer une voie diplomatique autre que celle des deux grands blocs, l’Occident et le monde communiste.
Sous le règne de ce Monsieur qui n’était pas grand que par la taille notre pays avait une voix sur la scène internationale. Nous étions écoutés et faisions partie des nations qui contribuaient à créer et réaliser une vision pour le continent africain. Une vision qui allait à l’encontre de la balkanisation de l’Afrique et qui militait pour une meilleure intégration des pays africains. Modibo comme N’Krumah et d’autres dirigeants africains qui voulaient une émancipation réelle pour nos pays ont été renversés.
Cinquante après le renversement Modibo Keïta le Mali peine à trouver un dirigeant de la même trempe. Puisse la nouvelle génération prendre le flambeau et faire mieux que Modibo et ses compagnons. C’est le meilleur hommage que nous pouvons lui rendre.